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» la rue monte et le marché se continue. avec son tréteau pliant, un camelot s’installe et commence un boniment qu’il interrompt presque tout de suite, car il vient d’apercevoir le képi d’un agent de police, qui déambule dans la cohue et s’efforce de mettre un peu d’ordre dans ce désordre. la foule qui s’agite, les cris des marchands, les appels des marchandes, le bruit de toute cette cohue dans cette rue étroite, dont toutes les maisons -ou presque-, sont très vieilles, tout concourt à réaliser un tableau joyeux, vivant et pittoresque que l’on ne s’attend guère à trouver en plein cœur de paris. » eugène atget (1857-1927) quartier mouffetard : chiffonnier , 1899, épreuve argentique noir et blanc, paris, musée carnavalet le quartier saint-médard était, au tournant du xxe siècle, l’un des plus pauvres de paris. la multiplication des activités polluantes avait fait oublier la vallée riante de la bièvre, transformée en égout à ciel ouvert. le « riche bourg » d’autrefois n’était plus qu’un coin insalubre et malodorant, refuge d’une population indigente. léon daudet se souvient ainsi que la rue mouffetard était, « au point de vue de la crasse, de la sordidité, de la puanteur … une des plus remarquables de paris » ! il y avait vu, « coagulés dans une sorte de magma, des chiffonniers, des revendeurs, des filles, des maquereaux, des tire-laine, des êtres sans âge, sans sexe, non sans fumet, couverts de haillons d’une couleur ramenée au vert et au jaune, des chiens de tout poil et des rats de toute sorte. » ( paris vécu. rive gauche , paris, gallimard, 1930, p. 50-51). les ruelles et les impasses donnant sur la rue mouffetard étaient, pour certaines d’entre elles, « des cloaques infâmes avec des maisons branlantes tombant en ruine et habitées par des chiffonniers et des mécréants de toutes sortes, qui vous crient des injures lorsqu’on s’avance dans leur domaine. » ( comœdia , 11 octobre 1912, p. 3). la plaque commémorative du 39, rue descartes en 1922, ernest hemingway (1899-1961) logeait, avec son épouse, dans un petit appartement de la rue du cardinal-lemoine. l’écrivain américain louait parallèlement l’atelier mansardé d’un immeuble de la rue descartes, que paul verlaine avait occupé avant lui et où il mourut en 1896. situées dans le prolongement de la rue descartes, la rue mouffetard et la place de la contrescarpe s’offraient à sa curiosité. hemingway évoque ce coin de la capitale dans paris est une fête (paris, 2011, pp. 42-43) : « et puis, il y avait la mauvaise saison. elle pouvait faire son apparition du jour au lendemain, à la fin de l’automne. il fallait alors fermer les fenêtres, la nuit, pour empêcher la pluie d’entrer, et le vent froid arrachait les feuilles des arbres, sur la place de la contrescarpe. les feuilles gisaient, détrempées, sous la pluie, et le vent cinglait de pluie les gros autobus verts, au terminus, et le café des amateurs était bondé derrière ses vitres embuées par la chaleur et la fumée. c’était un café triste et mal tenu, où les ivrognes du quartier s’agglutinaient, et j’en étais toujours écarté par l’odeur de corps mal lavés et la senteur aigre de la saoulerie qui y régnait (…). le café des amateurs é